NOTES
Cet épisode de la destruction du temple de Tanfana par Germanicus, première victoire après l'accession de Tibère au pouvoir, n'est mentionné par aucune des sources habituelles, à l'exception de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert (article TANFAFAE LUCUS). Mais un lecteur attentif des Annales (I, 50-51) de Tacite devait le connaître; il se distingue par sa brutalité : « On arrive au village des Marses, et on les investit. Les barbares étaient encore étendus sur leurs lits ou près des tables, sans la moindre inquiétude, sans gardes qui veillassent pour eux : tant leur négligence laissait tout à l'abandon. Ils ne songeaient point à la guerre, et leur sécurité même était moins celle de la paix que le désordre et l'affaissement de l'ivresse.
César, pour donner à ses légions impatientes plus de pays à ravager, les partage en quatre colonnes. Il porte le fer et la flamme sur un espace de cinquante milles. Ni l'âge ni le sexe ne trouvent de pitié; le sacré n'est pas plus épargné que le profane, et le temple le plus célèbre de ces contrées, celui de Tanfana, est entièrement détruit. Nos soldats revinrent sans blessures; ils n'avaient qu'à égorger des hommes à moitié endormis, désarmés ou épars. »
La phrase de Hugo, sans le dire explicitement, suggère que la cathédrale de Cologne a été édifiée à l'emplacement même du temple de Tanfana; il n'en est rien, le pays des Marses étant situé nettement plus au nord.